Et si je pouvais vivre différemment ? Voilà la question que je me posais, à presque 25 ans. Depuis quelques mois, une foule de points d’interrogation tourbillonnaient dans ma tête. C’était sans fin. Si j’avais le temps de réfléchir autant, c’est que je ne travaillais pas. Ce n’était pas vraiment un choix, disons plutôt que je cherchais toujours ma voie.

J’étais, et je suis toujours officiellement une chômeuse, une “sans-emploi” comme on dit. Cette préposition “sans” me fait froid dans le dos. En qualifiant quelqu’un de sans-emploi, j’ai le sentiment qu’on lui retire toute son humanité, tout ce qui fait de cette personne une personne. Pourquoi ? Car le monde dans lequel nous sommes nés nous a élevés de cette façon. Ce n’est ni notre faute ni celle de nos parents. C’est juste comme ça. Celui qui ne travaille pas, c’est le feignant. Ou alors l’incompétent. Voire celle qui élève ses enfants. Pourtant, je ne pense entrer dans aucune de ces cases.

Et si votre travail n’était pas le centre de votre vie ? Si vous aviez plus de temps pour vous et aucun souci d’argent, que feriez-vous ? Vous avez une idée ça y est ? Voilà, c’est donc ça qu’il faut faire. Je sais, cela paraît un peu (beaucoup) simpliste. C’est pourtant sur la base de cette réponse que nous devrions tous construire notre vie professionnelle. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas en train de dire qu’il faut quitter son boulot et vivre comme un hippie pour trouver le bonheur. Ce que je dis, c’est qu’il faut simplement changer notre perception du travail. Certains me verront comme une utopiste. Je préfère croire que je suis réaliste et optimiste.

Se lever tôt le matin, prendre les transports, attendre patiemment que la journée passe, partir tous les jours à la même heure ou rentrer tard le soir, passer au mieux quelques heures avec sa famille, redouter le lundi ou pire, avoir hâte que la retraite arrive. C’est un peu cliché je sais, mais c’est pourtant le quotidien de bon nombre d’entre nous. En faites-vous partie ? Cela vous convient-il ? Et quand vous étiez petit, vous l’imaginiez comme ça, votre vie ? Si vous avez répondu par “oui”, “non” et encore “non” à ces questions, alors il y a de grandes chances pour que vous compreniez ce dont je parle.

Ancienne Content & Communication Manager avec un confortable CDI, je sentais pourtant que j’étais en train d’étouffer. J’ai eu besoin de me rassurer et de savoir que l’on peut bel et bien prendre différents chemins que ceux que l’on semble vouloir nous imposer. Seulement voilà, après quelques mois de réflexion, je ne savais toujours pas ce que j’avais envie de faire. J’ai passé des heures devant mon ordinateur à scroller les pages d’offres d’emploi mais aucune ne semblait vraiment faite pour moi. Et puis mes finances ont commencé à m’inquiéter alors j’ai envoyé quelques candidatures, plus par dépit que par conviction. Un refus, deux refus, trois refus. Mon ego a pris un sacré coup !

Je dois l’avouer, je n’avais jusqu’à présent jamais eu à batailler pour trouver du travail. Cette fois, je suis devenue le cliché de la chômeuse : tout ce que je ne voulais pas être. “En fait, je suis nulle”, “Pourquoi me lever tôt, je n’ai rien à faire de ma journée ?” “Je ne sais rien faire, personne ne voudra m’embaucher”. Je broyais du noir, clairement.

Heureusement pour moi, je suis plutôt optimiste de nature. J’ai su me ressaisir et me poser les bonnes questions. Si le poste parfait que j’attendais n’avait pas encore été créé, pourquoi de pas l’inventer ? Si vous êtes également en recherche d’emploi ne retenez que ce conseil : ne faites pas, ou peu, de concession ! Votre travail doit être une partie de plaisir. Ne vous contentez pas de quelque-chose de médiocre.

“Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie.” Confucius

Alors me voilà, avec mon envie de faire ce que j’aime finalement depuis toujours : écrire. Conquérir le monde avec des mots, avec mes mots. J‘ai conscience que cela prendra du temps avant que je puisse vivre de l’écriture. D’ailleurs, ce n’est même pas une certitude. Mais quel est ce laps de temps comparé au futur que je peux choisir de me construire, là maintenant ? Je vois cela comme un investissement. Je ne sais pas encore où cela me mènera mais je sais que je me dois d’essayer.

Je remercie du fond du cœur mes premiers clients qui ont décidé de m’accorder leur confiance. Je n’imaginais pas avoir autant de demandes de contact en si peu de temps et surtout, autant de retours positifs ! Cela me conforte dans mon choix, mois après mois. 

J‘ai 24 ans, je suis au chômage mais je vais bien !