Tu viens de poser le point final. Celui de ton article, de ta lettre de motivation, de ton devoir, mémoire, manuscrit. Bref, de cet écrit sur lequel tu as passé une, dix ou dix mille heures. Tu es content⸱e de toi, mais tu le sais : des fautes d’orthographe se cachent quelque part.
Les mots ne sont pas là que pour faire beau. Ils reflètent notre façon de penser, une partie de notre personnalité. Alors quand les fautes sont au rendez-vous, ce reflet se retrouve tacheté d’une peinture périmée, pleine de grumeaux.
Toi et moi, on va faire un peu de ménage !
Nous allons partir à la traque aux fautes d’orthographe, en suivant les 4 conseils que je m’applique à respecter dans mon travail de rédactrice.
1. Pose ton stylo/ferme ton document Word
Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai une capacité de concentration limitée. Bon en fait si, je sais déjà ce qu’il en est pour toi, puisque tu es un être humain comme moi !
Sais-tu ce que je vais faire une fois que j’aurai terminé la rédaction de cet article ?
Eh non, je ne vais pas le relire et encore moins le publier.
Du moins, pas maintenant.
Je vais aller prendre mon goûter, puis je lirai sûrement quelques pages de mon livre du moment.
Ensuite seulement, je me réinstallerai devant l’écran de mon ordinateur.
Et là, il est possible que je voie une horrible faute d’orthographe.
Tellement moche, que je soupçonnerai mon chat d’être passé sur mon clavier et d’avoir écrit ça à ma place. Ou alors, je me rendrai compte que l’une de mes phrases n’a aucun sens, car je l’ai privée d’un mot.
La prise de recul est nécessaire à une relecture efficace.
Laisse passer du temps.
Peut-être dix minutes s’il s’agit d’un email important, une heure dans le cas d’un article, une semaine si tu as écrit un livre (classe !).
Je précise que ces indications sont subjectives.
2. Jamais une sans deux…
Je sais, ce n’est pas la bonne expression. Mais tu as compris l’idée.
Se contenter d’une seule relecture, ce serait comme s’accommoder de lunettes de vue dont l’ordonnance date du temps où tu portais encore un appareil dentaire. Tu passes à côté de détails qui n’en sont pas et plisser les yeux n’arrangera rien.
Pour éviter les maux de tête, relis ton texte non seulement avec des yeux reposés, mais aussi avec une nouvelle vision. N’hésite donc pas à le lire une seconde fois, et tant que nous y sommes une troisième fois ne te fera pas de mal.
Tu peux essayer de berner ton cerveau pour lui donner une impression de nouveauté et ainsi attirer son attention. Comment ? En relisant ton texte en commençant par le dernier paragraphe, par exemple ! Ou en optant pour une relecture à voix haute.
3. Utilise au moins deux correcteurs en ligne
Mes préférés sont :
Je copie/colle toujours mes articles dans ces deux correcteurs en ligne. Ils sont gratuits et, grâce à eux, je repère des fautes qui sont souvent des erreurs d’inattention.
Elles sont parfois grosses comme le nez au milieu de la figure.
Mais mon nez à moi, plongé dans cet article depuis trop longtemps, perd de son flair.
C’est la raison pour laquelle, comme expliqué au-dessus, il est judicieux de laisser passer du temps avant de relire ses propres textes.
L’odorat de ces correcteurs en ligne, contrairement au nôtre, ne se fatigue jamais.
N’hésitons pas à les mettre au travail !
Toutefois, prends toujours le temps de lire l’explication qui va avec la correction suggérée.
S’ils ont la plupart du temps raison, les correcteurs en ligne ne sont pas infaillibles. Surtout, ils oublient beaaaucoup de choses ! La preuve en images.


Ils sont donc à utiliser en complément d’une relecture humaine, jamais à la place !
Il existe aussi des logiciels plus complets et plus performants, comme Antidote. Là on passe au niveau supérieur, car en plus des fautes de langue, Antidote détecte les erreurs de typographie et donne même des conseils sur le style. Il est par exemple capable de te dire le nombre de fois où tu as répété tel ou tel mot, de te proposer des synonymes, de repérer un pléonasme. Tu t’en doutes, Antidote n’est pas gratuit. Son tarif mérite réflexion en fonction du temps que tu passes à rédiger et/ou de ton niveau d’orthographe.
4. Demande à quelqu’un d’autre de relire ton texte
Mis à part s’il s’agit d’un roman historique de 450 pages, je suis certaine que tu trouveras une bonne âme pour relire ton texte. Un membre de ta famille, un⸱e ami⸱e ou même un⸱e collègue.
Rien de mieux qu’une seconde relecture, par un regard extérieur, neuf et si possible clairvoyant, pour traquer les dernières fautes d’orthographe.
Il m’arrive encore de demander à des ami⸱e⸱s dont je connais le niveau d’orthographe de relire certains de mes articles. Ou à ma maman, parce qu’elle est trop forte.
Si tu suis cette piste, je te conseille de te servir de l’outil collaboratif Google Docs ou tout simplement d’utiliser l’option « Révision > Suivi des modifications » ainsi que les commentaires sur Word.

Une astuce toute simple que j’utilise pour connaître la bonne orthographe d’un mot
Tu as un doute sur l’orthographe d’un mot ou l’accord d’un verbe dans une phrase ?
Une façon simple et relativment fiable de dissiper ce doute est d’écrire ton mot ou une partie de ta phrase dans Google, en ajoutant des guillemets autour de ta requête.
Par exemple, tu ne sais plus s’il faut écrire « quatre-vingt euros » ou « quatre-vingts euros ».
- Lorsque je recherche ”quatre-vingt euros” sur Google, j’obtiens 44 700 résultats.
- Tandis que lorsque je recherche ”quatre-vingts euros” sur Google, j’obtiens 118 000 résultats.
A priori, tu as la réponse à ta question !
Sur l’image ci-dessous, Antidote n’était pas content et il avait bien raison !

Sur ce, je te laisse avec un exercice pratique : repérer la seule (?!) faute d’orthographe qui se cache (de mon plein gré) dans ce texte…
Rétroliens/Pings